Cadre et consentement

Poser un cadre, poser des règles

Que représentent le cadre et le consentement dans un stage de tantra en particulier ou plus largement dans tout type de stage ? Evoluer pendant plusieurs jours dans un groupe constitué par des inconnus demande un certain courage. Faire un stage en groupe, qu’importe la taille du groupe, demande un acte volontaire et réfléchi de la part de chaque participant et participante. Acte qu’il convient d’accueillir convenablement.

Ce que permet le cadre dans un stage

En décidant de participer à un stage en groupe, il ou elle prend le risque de s’exposer. Et même s’il est plus facile de se « cacher » dans un grand groupe, la démarche reste forte. C’est pourquoi, afin de garantir à tous les participants un espace sécurisé et sécurisant, il est primordial que les animateurs définissent au préalable les règles du déroulement du séjour.

Règles de base

Ces règles sont les fondations d’un cadre sûr. Voici les règles de base nécessaires à tout bon stage qui se respecte. Si lors de vos recherches, vous tombez sur un stage ne pouvant pas garantir ces axes, passez votre chemin. Et même si certaines règles paraissent évidentes, il est toujours bon de les rappeler.

  1. Respect de soi
    Le respect de soi devra être le fil conducteur pendant le stage. Cela implique de prendre le temps de s’écouter et de ne pas hésiter à prendre la parole si on ressent le moindre doute, la plus petite gêne. Il vaut mieux passer 10 minutes à parler de ses hésitations que de se lancer en ayant des réticences ou des inquiétudes voire même des peurs. Un stage de développement personnel est fait pour vous permettre d’évoluer, de traverser vos blocages, pas de vivre des situations qui pourraient avoir des répercussions négatives par la suite.
  2. Respect de l’autre
    Dans la même dynamique, par effet miroir, le respect de l’autre est également à prendre en compte. En effet, toutes les personnes présentent dans un stage compte. Savoir s’écouter est une chose, savoir entendre l’autre en est une deuxième. Les deux sont intrinsèquement liées.
  3. Respect du lieu, du temps, des consignes
    Les autres règles des stages concernent des sujets plus évidents comme le respect du lieu. Car bien sûr, il n’est pas question de détériorer l’espace qui accueille le groupe. Dans la même évidence, on trouve le respect du temps. Il n’est pas acceptable que chacun arrive à n’importe quel moment pendant les exercices. Enfin, respecter les consignes données avant chaque exercice permet de vivre pleinement les exercices proposés. Et même si toute remarque peut être bonne à prendre, n’oubliez pas que les exercices ont été pensés, testés et validés par les animateurs.
  4. Confidentialité et anonymat
    La démarche à entreprendre pour participer à un stage de tantra n’est pas toujours quelque chose de simple et facile. Du fait des amalgames et de la désinformation qui circulent autour du tantra, il est compréhensible d’hésiter. C’est pourquoi l’anonymat des participants est une règle à respecter.
  5. Pas de passage à l’acte
    Suivant les différents stages de tantra proposés, il est fort probable que les stages amènent à travailler sur le corps et aborde la question de la nudité. Il est bon de se renseigner au préalable à ce sujet pour ne pas avoir de mauvaises surprises. Quoiqu’il en soit, les exercices de nudité (les massages par exemple) n’autorisent en aucun cas le passage à l’acte.

Le consentement au centre de la relation

Le pivot entre le respect de l’un et le respect de l’autre est ce fameux consentement dont on parle beaucoup à l’heure actuelle. Avant toute action, un dialogue, un échange est nécessaire pour avoir la validation de chacun afin que la suite puisse être vécue en toute sérénité.

  • Qu’est-ce que le consentement ?
    Les prises de conscience se font de plus en plus nombreuses et dans tous les domaines. Les abus remontent à la surface de différentes façons par #metoo ou par les lanceurs d’alerte…
    Donner son acceptation à la participation d’un échange devrait être la première étape dans la constitution de la relation.
  • Consentement définitif
    Le consentement n’est jamais définitif. Nous sommes des êtres changeants et ce qui était possible quelques minutes avant peut ne plus l’être dans les instants suivants. Une erreur d’aiguillage, une mauvaise interprétation de son ressenti, et les envies, les besoins passent de oui à non. Il est toujours possible d’exprimer un non, même en cours d’exercice. Plus facile à dire qu’à faire. Pour encore trop de personnes, dire non reste une épreuve, encore plus qu’en il s’agit d’interrompre ce qui est en cours. Mais n’en doutez pas cela s’apprend !

La place du NON

J’ai pu constater dans ma vie, dans les stages, à quel point il est encore très compliqué pour un grand nombre de personnes (et principalement des femmes) de poser un NON. La peur du rejet de l’autre, la peur de la confrontation, le souci de plaire, la peur d’être jugé coupent la parole et interdisent toute expression d’un non ferme. Du point de vue des femmes, des siècles d’abus et de dévalorisation voire de négation de leur parole ont eu pour effet de museler ces dernières. Il est encore très compliqué pour beaucoup de s’exprimer ou de se positionner. Poser un non sereinement n’est pas si évident que ça.

De l’autre côté, il y a aussi encore un gros travail dans l’écoute de l’autre d’acceptation du non. Parfois, les conventions ne sont pas claires et on peut se demander si le non émis est un non de politesse, de timidité, etc. Le non est-il vraiment entendu, pris au sérieux ? Enfin le non doit pouvoir avoir sa place à n’importe quel moment dans l’évolution de la situation. On peut partir d’un oui et voir apparaître le non en cours de route.

Etnfin d’où vient le non ? Le non peut s’exprimer à plusieurs niveaux. Certaines fois, dans la discussion l’accord et l’acceptation sont clairement exposées verbalement. Pourtant le corps a aussi son language qui n’est pas systématiquement en adéquation avec les mots. Dans d’autres situtations c’est l’inverse qui se produit. Cette situation est particulièrement délicate dans le cas des massages par exemple. Cela demande une vigilance constante de la part du masseur puisqu’il a un être humain qui s’abandonne entre ses mains et qui lui donne toute sa confiance.

Dans les stages de tantra

Un bon stage de tantra devrait toujours proposer en début de stage une structure (ou exercie) de consentement par la parole, par le toucher, par le regard. Cela permet une mise au point de notre propre situation, et de se tester, de savoir où on en est. Qu’est-ce qui est facile pour moi ? Qu’est-ce qui ne l’est pas ? Betty Martin a rédigé un bel ouvrage à ce sujet : The Art of Receiving and Giving, The wheel of consent. Mais il faut savoir lire l’anglais. Le

Conclusion : clarté, communication fluide et appaisé

Pour résumé, l’espace, le cadre étant clairement défini, la parole pouvant être énoncée et entendue, alors chaque individu peut évoluer, se montrer, se dévoiler, est être en totale confiance puisqu’il n’y a plus de confusion. Accepter ses propres ressentis, c’est aussi accepter ceux de l’autre. Nous sommes tous différents, nos réactions parlent de qui nous sommes à un instant T. Dire non ne devient alors pas un rejet ferme et définitif, mais un état d’être au présent. Trouver la nuance, les bons mots, les bons gestes garants de notre sécurité intérieure, voilà tout le travail et la responsabilité qui nous incombent. C’est le chemin de l’acceptation et de l’ouverture du coeur.

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